Avec une baisse des exportations de 9%, précédée d’une baisse de 7.3% en 2013, le secteur automobile chinois est en péril. Les analystes prédisent une hausse des investissements sur les constructeurs étrangers.
BAISSE DES EXPORTATIONS: LES CONSTRUCTEURS CHINOIS EN DÉROUTE
En recul de 16.3% sur deux ans, les exportations des voitures chinoises, principalement réalisées vers les pays en voie de développement, sont en chute libre. En cause, les difficultés économiques et politiques de ces pays, qui ont amené une baisse des importations, ou l’augmentation des barrières à l’entrée (mesures de protectionnisme).
Le yuan, monnaie chinoise en hausse, n’aide pas non plus: alors que le faible prix des voitures des constructeurs nationaux étaient leur meilleur argument de vente, leur coût augmente petit à petit au gré des fluctuations monétaires, et les rend de fait moins attractives par rapport à des modèles de constructeurs européens ou japonais. Le succès de Dacia dans les pays émergents et en Europe de l’Est confirme ainsi l’avenir du low-cost Français.
Pour finir d’assombrir le tableau, la qualité des voitures chinoises laisse toujours à désirer, malgré une politique d’intégration et de fabrication locale des voitures étrangères (identique à celle de l’Inde). Moteurs défectueux, boites de vitesse en panne: Great Wall, un constructeur chinois, a perdu récemment 26% de sa valeur en bourse. Le transfert de technologie n’est donc pas aussi évident que dans d’autres secteurs, comme la téléphonie mobile.
De quoi justifier les amendes précédemment infligées aux constructeurs automobiles étrangers ? Si les chinois n’arrivent pas à vendre leurs propres voitures, une sanction des autres constructeurs permettrait d’envoyer un signal fort en direction de leurs consommateurs, sur le prix des pièces détachées notamment.
UN TRANSFERT DE TECHNOLOGIE VIA RACHAT DES CONSTRUCTEURS AUTO ÉTRANGERS
Après une incursion dans le capital de PSA (14% du Chinois Dongfeng, pour un transfert de technologie), le rachat de Volvo par le chinois Geely, de plus en plus d’indicateurs témoignent d’une appropriation progressive des constructeurs chinois de leurs concurrents européens.
A l’opposé, les constructeurs américains sembleraient s’opposer à cette vague de rachats. La sortie de Général Motors du capital de PSA lors de l’entrée de Dongfeng, ou le refus de céder Saab (propriété de Général Motors en 2009) à des constructeurs chinois, menant la société à la faillite.
Le protectionnisme américain est donc pour l’instant le seul rempart de ses constructeurs, ce qui ne semble pas le cas des équipementiers, avec le rachat de Johnson Controls en Mai 2014.
Une stratégie pour l’instant gagnant pour les constructeurs européens, mais pendant combien de temps?