Situé entre la Chine et l’Inde, dans les montages de l’Himalaya, le Bhoutan est un petit pays de 750.000 habitants. Vivant de sa production d’électricité via des barrages électriques (équivalents à un gros réacteur nucléaire de 1400 mégawatts), le pays a un niveau d’importation d’essence trop important. Nissan devient donc un partenaire privilégié pour introduire la voiture électrique dans le pays.
INTERDIRE LA VOITURE À ESSENCE : LE PARI DU BHOUTAN
Dépendant des importations d’essence (en l’absence de toute production), le Bhoutan possède en revanche de nombreuses exploitations hydro-électriques qui sont sa principale source de richesses. En exportant une grande partie de sa production, le pays acquiert ainsi des devises auprès de l’Inde qui est, elle, en fort déficit énergétique du fait de sa croissance.
Cependant, face à la propre évolution du pays et de l’import de voitures en constante augmentation, la monarchie du pays a décidé de suspendre les importations de véhicules essence, pour imposer la voiture électrique comme moyen de transport.
PARTENARIAT AVEC NISSAN : LA LEAF DEVIENT L’ALLIÉE DU BHOUTAN
En signant un accord avec Nissan pour implémenter des stations de recharge et réaliser la promotion de la voiture électrique, le Bhoutan devient, avec Israel qui avait à l’époque massivement investi dans l’électrique et les Renault Fluence ZE, un pays précurseur en la matière.
Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, a d’ailleurs fait le déplacement dans le pays pour la signature du partenariat avec le pays le jour de l’anniversaire du roi du Bhoutan. Arrivé au pouvoir suite à un basculement du pays vers une monarchie constitutionnelle, le premier ministre T. Togbay a déclaré ne plus vouloir acheter ni utiliser d’énergies fossiles, et reconquérir l’indépendance financière du pays.
DES INFRASTRUCTURES POUR LA VOITURE ÉLECTRIQUE : L’EXPÉRIENCE DE NISSAN
Fort de sa place de leader mondial dans la vente de voitures électriques (plus de 100.000 exemplaires pour la Nissan Leaf, un record) le constructeur automobile japonais compte équiper tout le pays de bornes de chargement rapides, qui permettent de faire un « plein » électrique en moins d’une demi-heure.
Grâce à son expérience dans l’implémentation de ces chargeurs au Japon et à ses efforts en faveur de l’électrique, Nissan compte bien profiter de cette nouvelle vitrine pour démontrer la possibilité de créer un réseau de transports routiers entièrement électrique.
Cependant, le pays devra surmonter de nombreux obstacles afin de devenir une référence de l’électrique, avec notamment un réseau routier quasi-inexistant, et un salaire moyen qui ne met pas la Nissan Leaf loin à la portée de toutes les bourses. Le pays compte d’ailleurs sur le soutien d’organismes internationaux afin de l’aider dans sa quête de l’indépendance énergétique.