VTC CONTRE TAXIS : LA GUERRE FAIT RAGE

Que vous viviez ou non en région parisienne, vous avez forcément entendu parler de la seconde grève des taxis intervenue le Lundi 10 février 2014. Entre les chauffeurs de taxis et les VTC (Véhicules de transport avec chauffeur), la guerre est déclarée.

CONCURRENCE DÉLOYALE : LES TAXIS ACCUSENT LES VTC DE LEUR ENLEVER DU TRAVAIL

Avec un coût de 230.000 euros à Paris, une licence de taxi coûte donc environ 2.100 euros par mois à un chauffeur. A ce montant s’ajoutent les charges d’essence et de maintenance d’un véhicule, qui peuvent grimper jusqu’à 5.000 euros par mois. Un taxi doit donc faire quasiment 10.000 euros de chiffres d’affaires par mois pour être rentable.
Cependant, avec un chiffre d’affaires en baisse de près de 40%, certains taxis n’arrivent plus à gagner leur vie et à rembourser leur licence, avec seulement 100 euros de chiffre d’affaires par jour contre 300 euros avant.

MARAUDE ET COULOIRS DE BUS : LES PRIVILÈGES D’UNE LICENCE DE TAXI

Cependant, les taxis bénéficient de certains privilèges octroyés du fait de leur licence, notamment celui de pouvoir circuler sur les couloirs de bus, ainsi que de « marauder » : il s’agit d’être autorisé à prendre un client dans la rue, lorsqu’il n’a effectué aucune réservation. Et c’est sur ce point, le plus critique, que les syndicats de taxis ont déclaré la guerre : selon eux, de nombreux chauffeurs de VTC seraient hors la loi et prendraient des clients, en dehors de réservations, ce qui est strictement interdit.

STATUT AUTO-ENTREPRENEUR : LES VTC DISSIMULENT-ILS UN STATUT PRÉCAIRE ?

Le modèle économique des applications de VTC, disponibles sur smartphone et permettant de connaître à l’avance le prix de sa course (et même de payer par carte bleue directement avec son téléphone), a longtemps été critiqué pour la rigueur des coûts imposés à la fois aux utilisateurs et aux chauffeurs. Car, loin d’être salariés, les chauffeurs de VTC bénéficient uniquement d’une technologie mise à leur disposition (moyennant une commission), et doivent donc avoir un statut propre à leur activité (EIRL, auto-entrepreneur, etc).

On trouve d’ailleurs de nombreux chiffres sur les VTC, notamment le fait que 80% d’entre eux soient des indépendants. En fait, il existe environ 12.000 véhicules de VTC en France, enregistrés auprès de 7.200 entreprises. Ainsi, au delà des 5-6 sociétés les plus connues qui louent des véhicules à leurs chauffeurs, le reste semblerai être des sociétés unipersonnelles avec 1 ou 2 véhicules, et donc indépendantes.

UN SALARIAT DÉGUISÉ : LE PROCHAIN CHEVAL DE BATAILLE DES VTC ?

Alors qu’il serait tentant de se dire que les chauffeurs de VTC ne sont que des indépendants ayant décidé de se reconvertir, un chauffeur affilié à l’application « LeCab » explique que les voitures sont louées aux chauffeurs, avec des tarifs dégressifs en fonction de leur chiffre d’affaires. Alors même le patron d’Uber, Pierre-Dimitri Gore-Coty, affirme que la plupart d’entre eux changent pour un statut traditionnel après quelques mois.